Poétique des sommets andins

Trekking sur le circuit Santa Cruz dans la Cordillera Blanca - Perú

par Huguette Bertrand

1er au 14 juillet 2000

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Glacier de la Cordillera Blanca - Peru

 

FIN DE PISTE
Le soleil se fit quelque peu attendre ce dernier matin de notre randonnée. Dès que ses rayons firent enfin fondre le frimas sur les tentes, on plia bagage en compressant le tout dans nos sacs à dos. C'était la dernière marche, sur une piste tantôt en terrain plat, parfois accidenté, mais ça allait. Au moment d'arriver en fin de piste, la voie devenait abrupte et sillonnait en zig-zag la dernière grande pente à gravir. Je marchais trois pas, m'arrêtais et je repartais encore pour quelques pas. Je voyais le but, le point de chute à atteindre; l'esprit était déjà rendu, mais le physique ne voulait pas suivre. "Merde ! Vas-y, monte, à genoux s'il le faut, mais rends-toi au bout !" Et voilà que pas à pas, j'ai enfin atteint la fin du circuit Santa Cruz tel que prévu. Je me suis affaissée en haut de la pente, exténuée, mais très heureuse d'avoir pu atteindre ce but. Après un repos d'une quinzaine de minutes, assise sur le bord de la route, j'étais de nouveau sur pieds. Mais là ne se termine pas ce récit...

RETOUR À HUARAZ
Et quel retour ! Une fois la piste terminée, nous devions prendre le bus pour Huaraz. Sauf que la dernière montée fut plus longue que prévue, et le dernier bus de ce jour était déjà passé. Notre chef d'expédition vit un camion près du petit resto de montagne en fin de piste à Vaqueria, et demanda au chauffeur s'il pouvait nous laisser monter derrière son camion qui contenait des caisses de bouteilles de Inka cola et de coca cola vides. L'aimable chauffeur accepta et voilà que nous montons sur des caisses de bouteilles vides tout confort. C'est ainsi qu'on fit une super descente sur un chemin étroit gravelé en serpentine autour des montagnes à travers tous les grands glaciers, apercevant tantôt le Pisco, le Chopicalqui, le Huascaran, et combien d'autres glaciers qui, lorsque le camion tournait, semblaient nous tourner tout autour. C'était alors la ronde des glaciers, à des hauteurs vertigineuses !


La Cordillera Blanca

Le trajet en camion dura quatre heures. C'était une façon inusitée de redescendre les Andes à dos de bouteilles, si j'ose dire, mais inoubliable ! C'est tellement haut, tellement grandiose, qu'on en oublie même sa crainte des hauteurs.

En arrivant à Huaraz, nous nous sommes dirigés en taxi tout droit vers notre hôtel. Pour y faire quoi ? Devinez ? Une bonne douche chaude en règle, puis on va manger au resto, pour ensuite assiéger la place Internet pour annoncer aux amis que nous avions atteint le but. Les quelques jours suivants étaient jours de repos, de flânage, de magasinage dans Huaraz pour rapporter quelques petits souvenirs, pour ensuite penser au retour à Lima en vue de l'embarquement sur l'avion du retour.

LIMA
Deux jours passés à Lima ne peuvent rendre compte avec justesse du mode de vie constaté dans cette grande ville de 7 millions d'habitants. Une visite au Museo de la Nacion combla quelque peu ma curiosité en rapport aux premières nations péruviennes, tel les Chavins, les Mochicas, les Inkas.


au Museo de la Nacion, Lima, Perú

Le but de ce voyage n'était pas de faire le circuit traditionnel qu'empruntent de nombreux visiteurs du Pérou, i.e. la visite de Machu Pichu, et la randonnée sur la piste Inka au sud du pays. Les distances à parcourir au Pérou sont très grandes. On peut s'en tenir à la région du nord dont le centre est la ville de Truillo, région de fouilles archéologiques, au sud c'est Cuzco, le Machu Pichu et la piste Inka. Au centre, c'est Huaraz, point de départ vers la Cordillera Blanca. Dans cette même région, à quelques 100 k, on peut visiter les ruines de Chavin da Huantar, les plus vieilles ruines du Pérou, lieu des premiers habitants péruviens, les Chavins. Après eux vinrent les Mochicas, ensuite les Inkas.

Lors du dernier jour passé à Lima, j'ai dit que je ne reviendrais sans doute plus jamais au Pérou. Mais deux jours après le retour chez moi, j'aurais voulu être à l'entrée du Parc Huascaran, à refaire la piste Santa Cruz pour admirer encore les hauts glaciers des Andes. Il n'y a qu'à vouloir ! Si moi j'ai pu me rendre capable, bien d'autres le peuvent, quel que soit l'âge, d'où cette idée de vous présenter un tel récit de voyage.

Rendez-vous où ?


au Pérou !

en conclusion
ce poème du retour

ALPAMAYO

Sur tes flancs
l'amour en zig-zag
sillonne tous les espoirs
jusqu'au sommet tente l'ultime
en altitude s'essouffle
dans sa marche supplie chaque geste
ne renonce jamais
non jamais ne s'arrête
gestes du corps
dans l'avancée de chaque pas assoiffé
seule au coeur de l'immensité
blanche immensité
tendre vertige
que la main vient déposer
sur ton corps
apprivoisé

16 juillet 2000

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Huguette Bertrand - 23 juillet 2000


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