Deuxième partie

Oui la vie
ce long poème agité
par le rouge et le noir des saisons
reprend la clé s'ouvre la porte
cherche la trace
du temps recueilli
se chuchote
en mille mots
transperce la peau
jusqu'au coeur se faufile
à travers pulsations
inédites

25.12.00
Dans l'obscurité
j'avance dans mes pas bleus
sans trahir la lumière autour
traces d'argile
sur les silences
en nos chairs s'abreuvent
à la source des désirs
éclatés en sanglots
coulent sur la dure
emplissent les murs de mille voix
par vagues et chuchotements
d'une caresse se conjuguent
aux embrassements des lendemains
effrayés

25.12.00
En ses doux murmures
me convie à la table des silences
durs silences
en son poème
dévoilés

à la frontière
une caresse enserre l'obscur
dépose en son centre
un regard neuf


25.12.00
Avait-il mal à son monde
poète qu'il était
s'abreuvait à sa source
en ses fibres
par son sang l'écrivait
l'oeil coquin
souvent le buvait
d'un verre à l'autre
à travers ses larmes rieuses
écrivit son long poème
jusqu'à sa fin

26.12.00
Si loin
le soleil s'abandonne
dans le chaud regard de l'oeil
que transpercent les mots
les uns derrière les autres
sans fin redisent
l'amour en pointillés
d'ébats en combats
par le sang
la vie l'écrit
le boit le lie
au dernier regard
ennivré

04.01.01

Dans les veines
d'un horizon glacé
la substance des jours
traîne sa longue plainte
sur la langueur des solitudes
verse le sang
rougi au feu des amours
sur la page
incendiée

04.01.01
Ne tirez pas sur le poète
il marche dans sa chair glaise
entre les regards apaisés
et les bouffées de silence
que l'amour ému
toujours remue
jusqu'à l'ivre-mort
mort ivre du vivant nonchalant
toujours il marche
dans sa glaise
glaise de vie
amour à vie
amour à mort

13.01.01
Étendu blanc
sur un long souffle
l'hiver murmure des flocons
à n'en plus finir
s'attaque à nos endurances
apprises par coeur
quand déjà s'entend
le ruissellement des sèves
dans les veines d'avril
sous la glace
rompue

17.01.01


À bout de souffle
le dernier mot
s'écrase sur les phrases
glisse dans les abysses du coeur
sans retour givré dans la splendeur
d'un instant mort d'amour

c'était l'autre histoire
une histoire imaginée
dans le nu d'un instant
une fièvre passagère
un passage démentiel vers le haut pavé du ciel
un ciel incarné dans un corps bien né
gémissante tendresse en corps accord
perle douce perle rare
d'une autre histoire
ses mouvements
passagers


20.01.01

En l'absence du désert
j'ai longé l'avenue des échanges
dans une ville étrangère
j'accentuai mon pas
sur une toile vierge offerte
aux reflets du soleil
emprisonnés dans la passion
de mes gestes spontanés
mouvements crépusculaires
allés se noyer rebelles
dans les fragrances de l'aube
emportée dans le remous d'un horizon
estompé

29.01.01
Désir au pair
perdre l'idée
l'idée des mots
mots m'ont tuée
tué le nous
encore debout
le bout de tout
tout à l'envers
retour autour
d'un tour de taille
entaille le verbe
verborescence
à sens unique
nids d'hirondelles
ne riront d'elle
d'une aile à l'autre
sauter des mots
sauter des monts
montée de vie
via l'amour


29.01.01
Histoire de parole
parole du sens
sens en mouvement
musique des mots
mouvement rythmé
cadence du corps
d'accords brisés
reprend son souffle
retour aux sens
remet les mots
rejoint le sens
son mouvement

05.02.01
Le temps ne m'aime plus
le temps ne m'aime plus
que dans l'éphémère des instants
dérive d'instants sur l'âme fragmentée
dérive les fragments sur les mots
beauté mouvante d'une parole
au-dessus de l'abyme
prison de soie
prison de chair
assiégée par la vague
d'une mer amoureuse
son repli


10.02.01



Lui parler près du coeur
murmurer en son centre
ce doux temps
cet espace
à travers le silence
à jamais
poétique


16.02.01


Affaissée dans ses mots
une femme sur un lit
de désirs se replie
quand l'esprit d'un oiseau
de l'épaule s'évade
d'une douce emprise
des distances
d'une parole
à demeure en son être
exposée
au soleil des durées


17.02.01

L'AMER ARRIMÉ

Charmes de chair de serpent
rampant sur ses misères
déployées sur le temps
d'une nuit mensongère

s'est dressée une barrière
en mon coeur de métal
faisant trève de tout mal
que mon âme ne tolère

excusez-la
excusez-moi
ça va oui merci
et vous moi non plus
s'arrime de vous à moi
sans moi la détente
s'abandonne la jouissance
jouirez-vous non pas du tout
tout à vous en mille bisous
dans le délire du tout à nous

18.02.01

EN TOUT SENS

Magnétique
elle est sans cesse en mouvement
elle bouge beau dans ses heures
chaque instant la ramène
sur le douillet du tendre
son corps roule exalté
dans les flammes du coeur
trempé dans la gourmandise
d'un regard neuf
plonge dans le plaisir nu
jusqu'au seuil de l'abandon
s'accorde aux ondes de qui l'a vue
à travers l'absolu de son infinitude


20.02.01
retour Première partie

 

© Éditions En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / février 2001, 49 p.
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
ISBN 2-921818-22-1 - Tous droits réservés


Retour au sommaire des recueils

Retour à l'accueil