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Mylène Catel et Huguette Bertrand
LES HABITUÉES DU HASARD
Journal poétique à deux voix
Éditions En Marge, 2004, 64 p.
ISBN 2-921818-40-X

Huguette Bertrand et Mylène Catel
AU HASARD DES HABITUÉES
suite du journal poétique à deux voix
« Les habituées du hasard »
Éditions En Marge, 2004, 64 p.
ISBN 2-921818-42-6

extraits pp. 16-17
extraits pp. 10-11


Pourquoi faut-il toujours que quelque chose nous renvoie notre image? Ici l'écran maudit, la tasse de café ou de thé, une cuillère, une pile de CDs et DVDs à échanger, du chewing-gum, un pocket pc, une tasse Stanford U avec des crayons, une statuette du Scottie. Tout ceci me parait bien dérisoire. Il n'y a plus rien à réfléchir. Réfléchir n'est pas le mot, nous ne nous allongeons pas dans ce fatras d'idées. Ces objets ne matérialisent rien. À se vider de tout, comme frapper ces touches qu'elles se brisent un bon coup. Cependant plus on s'allonge plus on s'enfonce c'est bien connu. La poésie s'est allongée dans sa tombe. Mausolée d'images assourdies par tous ces doigts de pieuvres qui martèlent tous ces claviers d'écrans dominateurs. Je regarde les crayons dans cette tasse Stanford U, et si j'en prenais un, et si, je rayais tout ça, et si je décortiquais ces touches qui en somme sont attachées sur un mécanisme fragile, si je renversais le café ou le thé à l'amante sur ce fichu clavier, cet écran en écoutant Rachmaninov, finie la tyrannie…


(mc - 7 janv 04)


Sur les plateaux déshabillés de l'art, par suite à un double fond de tiroir, je déglingue cet étalage anodin au-dessous de je-nous désossés dans la fosse, reculottés dans la clavicule du désoeuvrage qui varie, se coulissant une fessée livresque, roucouleuse, joueuse, joyeuse, rubenesque même tandis que mes sosies s'enroulent autour du dénouement incalquable de tes mille lunes. Trou de folie improvisé dans ton trousseau, éclaboussure Chanel à mon chagrin, mes soubresauts rétrécissent les malices de tous les interstices hugolaines, à feu et à sac, te guettant, t'origynant jusqu'à l'origami du Bertemps.


(mc - 19 fév / 11h11

 


Je bois un expresso en lorgnant mon clavier. Je pose mes doigts sur les touches. Je regarde l'écran et vois défiler les lettres de l'alphabet. Ces lettres forment des mots que ma pensée vient ordonner pour leur donner un sens. Le sens de mon être vivant et vrai. Ma pensée vivante issue de ma mémoire vive s'allonge sur l'espace-temps pour marteler le mécanisme fragile d'autres mémoires vives agressées par la tyrannie des ondes cosmiques. Allongée, ma pensée telle une pieuvre effleure les fibres dans le délicat processus du toucher subtil. Mais encore faut-il enlever l'armure pour s'abandonner au murmure en oubliant les distractions coincées entre les murs et l'événement. Événement de la parole des gestes tendus vers le corps vivant et vrai. Révoltés, Cds, crayon, chewing-gum, statuette, tasse s'embrouillent autour d'une illusion. Demeurent le clavier, l'écran, transmetteurs de murmures pouvant être captés sur fréquence infiniment incarnés.


(hb - 7 janv 04)


L'art requinqué, les ribambelles s'élancent sur la pente houleuse du cou lisse et glissent jusqu'au charivari déculotté. Pause de nuit enluminée par les doigts agiles s'agrippent sur les touches du clavier sans broncher. Joueuse ma glyphe improvise un show bises quand le hasard prend ses aises à l'heure du préambule. La scène se détend sous la couette et guette l'intermission pour défier les langues bien pendues. Le discours s'enroule dans la bouche malmenée se mâche à la tâche, se taille à la hache la danse des mots dénoués dans l'haleine des plaisirs inavoués. Voués au tandem des genoux apprivoisés, les phrases se distendent dans la distance en frôlant l'origine par beau temps !


(hb - 21 fév / 05h15)


Pour commander, veuillez communiquer avec Huguette Bertrand
courriel : hbertran_2000@yahoo.fr


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