Kevin RAVENHILL


 

INTERIEUR / EXTERIEUR

Je dormirai dans le silence profond de la nuit
Jusqu'à l'absence illuminée des yeux de la vie
Je fuirai ces longs couloirs de dérives
Et n'échouerai ma barque qu'au jour fatigué de survivre !

Je ferai les poubelles de ma conscience
Et pataugeant dans les nouilles du dernier repas,
Je chercherai au hasard le fil d'Ariane
Qui me donnera assez de voies pour feindre le mutisme !

J'écraserai mes peines sur l'enclume à forger les moules
Mais ne serai jamais bon cheval à ferrer
Je vagabonderai autour des demeures à la vacillante lueur
Affamé de fesses blanches, racoleuses de désirs et d'encore !

Je me vautrerai dans la terre baveuse des matins pluvieux
Nu comme un lombric, le mât au vent du ciel
Je laisserai des traces de lutte amoureuse, j'aime la terre et l'odeur
de la terre
J'aime la nudité du corps baigné de fraîcheur matinale !

La sueur de l'étreinte onanique mélangée à la rosée du matin
Me rappelle étrangement, le goût d'un baiser. . .

01.04.00
Kevin RAVEN HILL


SOUFFRANCE  NOCTURNE

J'arracherai tous ces liens qui me gardent prisonnier de la vie ;
j'arracherai toutes ces mauvaises herbes qui
entravent mes pas à la bonne marche de mes avancées
dans la société ; J'arracherai les yeux jaunes des réverbères la nuit,
pour pouvoir pisser tranquillement sur vos parterres fleuris !
J'aboierai comme tous ces chiens errants et irai renifler
le cul des femmes aux bords des trottoirs...
J'irai même chialer d'amour comme toujours sur ces longs films de
couples romantiques, où l'amour est la pure merveille du monde, leur
monde, mais le mien ! ?
Le jour, je dors, enfermé, englouti dans mes lointaines pensées,
rêveuses mais aussi contemplatives ; le jour je dors quand dehors ça
bouge, mais alors... Quel panard de traverser de long en large une ville
endormie.
Pas un chat, pas un plouc, ni même un travelo. Je n'ai pas dû prendre le
bon boulevard ! Une ville pleine de lumière comme ma chambre la nuit,
pour mieux dormir !
Sauf que la ville Elle est grande et peureuse, alors Elle a droit a
plein de réverbères... Mais moi ! ?
Alors je dors mieux le jour, quand je rêve d'Elle.
Quand je rêve de sa douceur et de la féerie qui l'entoure, quand je rêve
que je suis ce jeune et beau chevalier qui viendra l'enlever à ce monde
cruel, et l'emmènerai là où l'amour et la vie sont unis par le désir et
la liberté, par la douceur et le partage, par la compréhension, mais
aussi le silence !

03:47, à cette heure-là, les maisons sont grises, étouffées de
l'intérieur par les haleines putrides des sales cons qui me font chier à
longueur de journée, mais aussi vivantes de l'intérieur, près de cette
lampe de chevet restée allumée pour mieux glisser sur son corps, pour
mieux caresser ses courbes même s'il ferme les yeux pour mieux sentir en
lui ce qu'il lui offre de son amour... Dans les chambres d'enfants
dorment les enfants et leurs troupes infernales de jouets, tous ces
compagnons sans vie dont l'âme nous est si protectrice qu'on voudrait
bien parfois ne pas grandir...Mais moi !?
D'autres sont restés scotchés devant la télévision dont j'ai oublié les
couleurs et même la densité du son
Et puis, tous ceux qui se sont couchés, en pyjama, avec le revers du
drap bien comme il faut, en se disant "bonsoir papa" "bonsoir maman"
Déjà des vieux, dans leurs têtes, alors le reste suit, la décrépitude
morale et cérébrale suivra son cours jusqu'au jour où "papa" sera perdu
si "maman" n'est plus là, parce que là, il sera vraiment vieux ! ...Et
moi ! ?
Puis, et puis ces couples qui se défont, dans le mal du coeur, au coeur
du mâle, les bleus à l'âme et parfois au corps, les déchirures et les
injures, le vase qu'on casse, dont l'eau se répand comme autant de
larmes déjà versées dans le silence d'une souffrance universelle.

04:02 .......Je passe dans la rue éclairée de fond en comble...
J'imagine un souffle, une voix... Oui une femme... je l'entends. Son
corps gémit, ses soupirs intermittents me transportent dans un songe...
Seul, sur le trottoir éclairé, je bande, et... J'ai gémis, le temps de
m'en rendre compte...Trop tard !
La nuit éclairée laisse certes nombre de points d'ombres... Mon
imagination est galopante et sans un verre d'alcool, je vois défiler
toute une jungle sans pareille. Je déambule seul dans les nuits claires
de ma vie sans exaltation particulière, je déambule comme un somnambule,
qu'aurait rêver d'être funambule par un jour de grand vent ! La Place du
Capitole est déserte ; Non, un type assis sur une borne contemple la
beauté de cette place vide, éclairée de petites ampoules bleues comme
une piste d'atterrissage... Ça doit être pour ça qu'il y a souvent des
fractures sur cette place, les gens ne sont pas encore des oiseaux et
quand ils atterrissent, ils se pètent la jambe une fois sur deux !
Je me perds volontiers dans un lieu que je connais. Ce n'est pas mon
corps que je perds, mais mes pensées, mon âme, qui arrache petit à
petit, toutes ces foutaises merdiques que la vie dite sociale nous
inculque par obligation "ni qu'on me force, ni qu'on m'empêche (Y.N)"
Je me rêve aussi voyou, branleur, loubard, dragueur, à l'aise dans mes
groles, nickel niqueur au grand coeur, poli, bien élevé par-devant, qui
se ferait prendre par derrière par quelques hommes hautement placés,
avant de faire main basse sur leurs bourses en biffetons d'cinq cents !
Beau loub, aux maîtresses fidèles, mignonnes et gourmandes, qui aiment
les délices de la chair autant que j'aime boire au calice de leur coupes
empourprées du désir des baisers ; être leur mignon, à elles, à eux,
pour un peu d'amour, un peu de tendresse. mais être
loubard........Comment pourrais-je rêver d'amour si j'étais autre que
moi !?

04:29. Je vais rentrer, les maisons grisent me donnent mal à la tête et
je veux encore rêver d'Elle, me perdre dans un rêve qui va m'entraîner
sur un sentier nocturne, sur lequel j'avancerai, un peu égaré dans le
noir de la nuit, mais au bout de chaque chemin, je sais qu'il y a la
Lumière. Alors, j'avance, et quand j'aurai arraché toutes ces
merdouilles qui me traînent dans les jambes et dans la tête, je pourrais
enfin laisser vivre les fleurs à chacun de mes pas...
Et plus j'irai vers Elle et plus il y aura de fleurs
Et plus il y aura de fleurs et plus il y aura de senteurs
Et un jour, je sortirai de mon conte de fée, parce que les fées
n'existent que dans les contes, et un jour, parmi ces milliers de
fleurs,
Il y aura Toi... Et la Fleur de mon coeur.

04:36
22.02.00
Kevin Raven Hill


Permettez-moi en ces quelques mots, de vous écrire
En faits de simplicité, juste pour en sourire
De l'élan que mon coeur imprudent ose défier
Vers votre douce et agréable personne, rêve à déifier

Comment, de la griffe d'une plume, caresser les mots sans les
égratigner
Taillés dans le vif scriptural, apprenons à nous épargner;
Oserai-je porter mes lèvres à votre main, comme un baiser
Soleil couchant, un peu sauvage et chaud, comme un brasier !

Il n'est en notre monde de respect qu'à l'amour
Qu'on voudrait être sien, bien des nuits et des jours.
Sans vous offenser, acceptez les mots du coeur
Tel un poète ou vous-même, cueillez des fleurs.

21.04.00
Kevin Raven Hill

 


Kevin Raven Hill - © Tous droits réservés - 1er octobre 2000


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