MARYBÉ


      Désolation obsédante

      Il pleut des impatiences de désirs de tendresse,
      Aux aurores des matins blêmes,
      Quand l'unique souffle qui rythme le réveil du temps,
      Est la respiration d'un chien qui dort.

      Il s'évapore des parfums de silences blessés,
      Dans l'épaisseur des nuits sans fin,
      Quant le vent du nord gémit,
      La détresse d'un amour ensanglanté.

      Il se distille des rages impuissantes
      Dans l'opacité des chemins de brouillard,
      Quand des mailles de fer oppressent
      Comme des barreaux de prisons cages.

      Il se terre des douleurs funèbres,
      Quand des lambeaux de chair et d'âme,
      Flottent d'angoisse et agonisent,
      Dans la totale indifférence du monde.

      Il se rêve des goûts de délivrance,
      Aux soirs brillants d'étoiles filantes,
      Quand les nuages ont forme d'ailes
      De grands oiseaux libertaires.


      22 septembre 1997







      INDIFFÉRENCE


      L'ombre d'une indifférence gît au creux de tes yeux,
      Heurte l'âme de mon visage défait
      Et se perd dans les remous de mon sang qui se glace.
      Ton indifférence cogne de plein fouet aux portes de ma chair
      Qui n'ose plus rien que l'immobilité des silences.
      Mon corps nu, abandonné dans le lit de l'attente
      Risque des gestes inutiles, ridicules pantins
      Qui s'agitent saccadés par une sourde douleur.
      Mes mains furieusement caressent les débris de ton désir disparu,
      Tendu vers un ailleurs sans regrets de tout ce qui fut nous.
      Des éclats d'une lassitude pas à pas installée
      Luisent au ciel des sentiers de nos nuits.
      Sur ma bouche, les traces de nos baisers s'évaporent,
      Sur mes lèvres muettes glisse le suc amer
      D'un amour éclaté.


      29 avril 1997





Petit clin d'oeil poétique

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