France BURGHELLE REY

J'en ai assez de ces romances
elles gâchent les jours de mon passage

Donne à la place toutes les peines
de maintenant même les horreurs
des jours à venir
J'en ai assez de ces romances
des nostalgies de nos antans
Mes joues sont sèches
Je suis vieillard n'ai plus de rêves
sauf ceux d'Alice

J'aime lire les contes
où les objets sont des flamants

Dans un autre langue
on ne peut pas tout avouer
au milieu des champs de mémoire
à la croisée des chemins
c'est quitte ou double

Je passe Je préfère passer
me rendre à l'inévitable oubli des visages
happé par l'affreuse lenteur

d'un temps amer
On ne peut pas tout avouer
dans une autre langue
où doit naître la lumière

Elle n'arrête pas la houle du temps

Sur les rivages
savent se poser les souvenirs
Quand hurle le passé
ah ! l'odeur de la mer

Mais les galets sont autant de babels

et je suis ce prêtre qui cherche
une langue au souffle immense
pour offrir leurs noces aux mots

Tant pis si l'avenir promet des ruines

Les portes du présent sont une merveille
du monde et j'y écris mon nom

Les notes ne sont plus noires de
ton chant cette ouate qui
caresse le chagrin river deep mountain high
rock qui devient gospel


La folle du logis fatiguée a
ralenti son ballet n'ose plus
rendre ses oracles Proche
de la mort elle se moque d'être au centre

Je rabats le caquet de ma gloire de
poète peur de m'abandonner
J'économise mes mots avant
la traversée du fleuve

Mis en ligne avec la permission de l'auteure - 30.11.09  © Tous droits réservés

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