Anne MICHEL

 

extraits pp. 37-38

Abeille sur les troènes, tilleul,
Passe sous les branches agitées
Rocher dur au milieu des flots
Peau de pêche, bas de soie
Qu’éternels accessoires
On enlève en gestes gracieux
Que la chair des cuisses apparaisse
Qu’une furie des fleuves
Emporte sur son passage, débris,
Troncs des arbres déracinés, puissance
Du cyclone qui éventre et secoue,
Tête contre un sein complaisant
Main patiente à l’ouvrage,
Le front couronné de baisers.

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Mais, pourvue de cette audace
Qui permet de s’élancer, te comble,
Une fille traversera ce chemin
Se liera à tes bras, voilà ses yeux brouillés.
Un amour brun moiré chaud velouté tendre,
Caressant violent timide, inexpérimenté,
Enfant qui s’est trouvée saisie dans l’arête du temps
Qu’à sa moelle enthousiaste on a greffé la peine
Dans la forêt, têtue
Sera toujours bien assez forte,
Pour le premier pays à la source où tu te désaltères.
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Dépôt légal : septembre 2004
BNC-BNQ : ISBN 2-921818-41-8

ouvrage disponible à la
Librairie du Québec
30, rue Gay-Lussac, 75005 Paris 5°
Tél. (33) 01 43 54 49 02

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:
anne.michel05@wanadoo.fr

Anne MICHEL est née en 1942. Après des études de philosophie à la Sorbonne, elle séjourne trois ans en Côte D’Ivoire. Elle y enseigne le français, étudiant parallèlement à l’Université d’Abidjan l’Histoire de l’Afrique et l’Histoire des techniques de conservation des documents dans les pays tropicaux. De retour en France, elle travaille comme journaliste dans diverses revues de décoration puis est responsable de la rubrique « Livres » à Harper’s Bazaar France ainsi que journaliste littéraire et d’art à l’Officiel de la Mode. Depuis 1993, elle se consacre entièrement à l’écriture.

 

 

Un poème n'est pas formule à analyser, message à décrypter, texte à désosser pour faire fonctionner l'horloge de l'intelligence. Un poème est fontaine qui désaltère une gorge assoiffée, chant pour apaiser un être blessé, ode pour accompagner une âme exultante. Les mots du poème doivent aller toucher votre coeur, se glisser en lui là où il est le plus vrai, y demeurer nichés tels des oiseaux dont l'aube, la nuit ou en plein jour révèlent le besoin de célébrer la vie, la nature et leur propre force.

Je pourrais tenter d'expliciter mon projet et le sens de cette écriture qui nomme Ville morte, D'une femme l'autre, Épanchement ou Rose du jour. M'emparer de ces titres et vous dire : « J'ai voulu exprimer ceci... cela » Ce que je préfère vous demander, c'est : « Laissez-vous prendre par les paroles, laissez-vous bercer, émouvoir et puis emporter. Abandonnez-vous comme dans l'amour. »

Le poème est un jardin semblable à celui de la couverture avec ses allées fleuries, ses cyprès, ses érables sycomores et son bassin carre de marbre clair, L'eau y frémit sous le ciel grand ouvert à la lumière Le poème est regard qui reçoit cette clarté mais perce aussi les secrets d'un lieu moins éclairé. Le poème est à lui seul un jardin a la fois mystérieux, incarné et aérien. Nul ne pénétrera dans ses chemins, nul autre que vous.

Anne Michel

 

DE LA MÊME AUTEURE

Exercice d’amour, roman, Éd. Calmann-Lévy, 1984 (épuisé)

Les Seigneurs, prose poétique, Éd. La Goutte d’Eau, 1991, H.C.

La Dame Noire, roman, Éd.Flammarion, 1992

Sortilèges, roman, Éd. Flammarion, 1993

Voyage en Enfance, essai, Éd. Flammarion, 1995

Grande Sérénade, poèmes, Éd. Geneviève Pastre, 2001

Adios, l’amie , poème, Éd. Clapàs, 2001

Myriam et Diane, roman, Éd. Geneviève Pastre, 2002


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mise en ligne 20 septembre 2004
mise à jour 24 novembre 2004